top of page

La librairie Le Potager du Livre vous accueille 14 rue de Satory à Versailles du mardi au samedi de 10h30 à 19h. 

Rechercher

Notre sélection de livres de poche à emporter en vacances !

Retrouvez ici notre sélection de livres de poche à emporter en vacances.


Tout le bonheur du monde, de Claire Lombardo.


Les membres de la famille Sorenson sont « intenses », pour reprendre le mot de l’un des gendres. David et Marilyn forment un couple en apparence très lisse et amoureux comme au premier jour, ce qui est assez pesant pour leurs quatre filles : Wendy, veuve, riche et impitoyable, Violet, desperate housewife, Liza, fraîchement nommée professeur de droit, tombée enceinte alors que son couple vacille, et enfin Grace, qui a menti à sa famille en disant qu’elle avait été admise à l’université. Il paraît qu’une série est en cours de préparation et on comprend pourquoi. Les « épisodes » de ce roman sont tous plus virevoltants les uns que les autres, surtout à partir du moment où Jonah, quinze ans, fils naturel caché de Violet, refait son apparition dans la vie de sa mère. À un début de roman explosif succèdent des passages bien plus profonds, comprenant de longs dialogues entre sœurs ou entre mère et filles qui sonnent juste (et ce n’est pas facile d’écrire de bons dialogues, crédibles et intéressants !)


Une lecture rafraîchissante mais pas seulement, parfaite pour l’été, où l’on nous rappelle que les fratries de filles sont loin d’être plus calmes que celles de garçons, que toutes les familles sont imparfaites, que la parentalité est un chemin aussi joyeux qu’escarpé et que le bonheur est une chose fragile. Le style est mordant mais certaines scènes sont bouleversantes dans ce roman qui s’apparente (de loin) à un remake rock’n roll des Quatre filles du docteur March dans le Chicago des années 70 à nos jours.



Ce genre de petites choses, de Claire Keegan.


Bill Furlong est un homme bon qui a tout pour être heureux, même si sa vie avait plutôt mal commencé. Né d’un père inconnu, il a été pris sous l’aile de Mrs Wilson, la patronne de sa mère, une jeune domestique, ce qui lui a assuré une scolarité sereine puis un travail dans le transport de bois et de charbon, dans lequel il a gravi les échelons jusqu’à atteindre une situation presque confortable. Aujourd’hui, il a une femme et cinq filles qui sont toute sa joie. Pourtant, quelque chose le chagrine et le trouble. Leur village ne veut pas savoir ce qui se trame du côté du couvent voisin. Tout le monde, même sa femme, devine ce qui s’y passe mais tente de le convaincre d’oublier ce qu’il a aperçu et compris en déposant du charbon, tant cette institution est puissante. Le dilemme de Bill Furlong, fermer les yeux ou non, l’empêche de goûter à son bonheur, particulièrement à l’approche de Noël.


Claire Keegan a une merveilleuse façon de décrire les « petites choses », qu’il s’agisse des éléments douteux concernant le couvent ou des souvenirs de son enfance revenant par bribes à Bill Furlong, ou encore des détails anodins à propos des recettes de gâteaux réalisés par sa femme et ses filles. Sobriété et grâce voisinent dans ce court roman qui a pour toile de fond les terrifiantes blanchisseries tenues par les « Magdalene sisters ».



Un jour ce sera vide, d'Hugo Lindenberg.


Le narrateur de cette histoire a dix ans. Il passe ses vacances au bord de la mer, en Normandie, avec sa grand-mère et une tante un peu folle dont il a honte. À la plage où il va tous les jours, il observe les familles, les « vraies », celles qui sont heureuses et pas toutes cabossées comme la sienne. C’est ainsi qu’il rencontre Baptiste, un garçon de son âge, qui semble n’avoir jamais souffert et dont l’amitié l’aidera à supporter sa morne vie. La famille de Baptiste paraît parfaitement heureuse et le jeune narrateur revient sur les grands malheurs qui ont abîmé la sienne.


Cette histoire est écrite à hauteur d’enfant mais c’est un adulte qui parle et le mélange est très réussi. La langue est ciselée, poétique, les images choisies sont belles et tristes, parfois drôles. Un très beau premier roman, tout en grâce et en pureté, sur la ferveur de l’amitié et le chagrin qui ne passe pas.



Blackwater, I : La Crue, de Michael McDowell.


Nous sommes en 1919, en Alabama, dans le Sud des États-Unis. Le village de Perdido, qui vient de vivre une terrible crue, doit se reconstruire et se réinventer. Les Caskey, une des trois familles les plus puissantes de Perdido, voient débarquer chez eux Elinor Dammert, surgie de nulle part, qui a mystérieusement survécu à la crue dans un hôtel abandonné et cherche désormais à s’immiscer dans leur famille. Ce n’est pas du goût de Mary-Love, la matriarche, qui se désespère de voir son fils Oscar tomber amoureux de cette inconnue tandis que des événements étranges se produisent…


Quel plaisir de découvrir un digne héritier des romans populaires, de ceux que l’on lit sans effort, à tout âge, avec des péripéties virevoltantes ! La fluidité de ce roman est vraiment son principal atout. J’ai aimé cette façon de ne pas y aller par quatre chemins, d’avancer, de développer un univers cohérent, avec un milieu prégnant, ce village bordé par un cours d’eau terrifiant qui est un personnage à part entière, des personnages qui agissent, un récit qui progresse. Agrémenté d’un zeste de fantastique, il sera votre compagnon idéal pour l’été !


Merci aux éditions Monsieur Toussaint Louverture de nous faire découvrir cette saga familiale, écrite en 1983, qui n’avait jamais été traduite !


bottom of page