Cette fois, nous vous proposons de voyager par la lecture, de vous dépayser en lisant, à défaut de pouvoir actuellement le faire "en vrai". Les romans choisis se déroulent en grande partie au Liban, en Arménie et au Japon. Il ne s'agit pas toujours de nouveautés à proprement parler (sauf L'Oiseau bleu d'Erzeroum) mais parfois de romans qui viennent de paraître en poche. En effet, nous sommes soucieux de proposer des livres accessibles à tous les porte-monnaie ! Bonne lecture !
Tant qu’il y aura des cèdres de Pierre Jarawan (paru en poche le 10 mars 2021)
Les parents de Samir ont fui la guerre au Liban pour se réfugier en Allemagne et offrir un meilleur avenir à leur famille. Mais un soir, une simple photo fait tout basculer. Le père de Samir, bouleversé, disparaît sans laisser de trace. Samir vient de fêter ses huit ans. Terrassé par ce départ, l'enfant devenu adulte n'en finit pas de se heurter au deuil impossible. Pour sortir de cette impasse, Samir se rend à Beyrouth à la recherche de son père et des pièces manquantes de son histoire. C'est pour lui le début d'un voyage initiatique, où il fera la lumière sur les drames du passé et découvrira la beauté du pays de ses ancêtres.
Tant qu'il y aura des cèdres est un roman poignant et émouvant qui dessine le portrait d'une famille exilée, déchirée par le secret, la guerre et les remords. En mêlant la petite et la grande histoire, Pierre Jarawan nous fait découvrir la splendeur et les blessures du Liban.
L’oiseau bleu d’Erzeroum de Ian Manook (paru le 7 avril 2021 aux éditions Albin Michel)
1915, non loin d’Erzeroum, en Arménie turque. Araxie, dix ans, et sa petite sœur Haïganouch, six ans, échappent par miracle au massacre des Arméniens par les Turcs. Déportées vers le grand désert de Deir-ez-Zor et condamnées à une mort inéluctable, les deux fillettes sont épargnées grâce à un médecin qui les achète comme esclaves pour sa fille qui va se marier, les privant de leur liberté mais leur laissant la vie sauve. Mais le futur époux de la jeune femme ne vaut pas mieux que les Turcs qui ont décimé leur peuple…
C’est autour de l’enfance romancée de sa propre grand-mère que Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, a construit cette inoubliable saga historique et familiale. Il nous livre un très beau roman, passionnant et plein d’humanité où souffle le vent de l’Histoire qui nous offre un portrait poignant des enfants de la diaspora arménienne.
Il faut avoir le cœur bien accroché car certains passages concernant ce qu’ont enduré les Arméniens sont très durs à lire mais nous permettent de découvrir leur dramatique histoire et leur immense courage.
Âme brisée d’Akira Mizubayashi (paru en folio le 6 mai 2021)
Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père... L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Rei fera tout pour que l’instrument chante à nouveau et rende hommage à son père mais le passé peut-il être réparé comme un violon ?
Dans ce très beau roman, plein de pudeur, au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible.
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